vendredi 26 février 2016

Rien ne sert de courir .... Rapidité et Acclimatation

Comme La Fontaine le dit très bien : "rien ne sert de courir, il faut partir à point". Et bien on pourrait croire que La Fontaine faisait de la montagne car c'est vraiment le cas. Nous avons un capital qu'il faut savoir préserver. Arriver avant les autres ou arriver 2 heures après à la prochaine étape, quelle importance ! L'important est d'arriver et si possible en ayant conservé son capital santé/effort. C'est vrai que c'est toujours un peu frustrant de voir les autres nous passer devant ou de voir qu'en étant moins chargé on va moins vite que d'autres. Mais c'est comme ça, on n'est pas tous fait pareil et on n'arrivera pas tous en haut de toute façon (40% seulement arrive au sommet et des morts chaque année (entre 2001 et 2012, il y a eu 33 décès ref : https://www.ujf-grenoble.fr/system/files/Mediatheque/foundation-accidentologie-livretfr.pdf ) qui est  fonction des nationalistes http://www.echosciences-grenoble.fr/articles/le-risque-en-haute-montagne-question-de-point-de-vue).
L'important est de se connaître et de savoir quand il faut fournir un effort parce que c'est nécessaire et savoir quand il faut s’économiser. Par exemple, dans mon plan il y a le cumbre del Cerro Bonete (5100m) en phase d'acclimatation. Si on n'est pas très en forme, il faut 2 jours pour récupérer, alors vaut mieux faire 2 fois Canada qui demande moins d'effort et qui permet de récupérer plus vite. J'ai beaucoup plus de plaisir d'arriver en (presque) forme que d'arriver déchirer en sachant que je ne suis pas encore arrivée au sommet, qu'il faut que je sois en forme pour les jours suivants. De plus, il faut des forces le soir pour faire fondre la neige, manger, boire et dormir.
On le sait, le sommeil est réparateur mais plus on monte en altitude plus c'est une chose difficile. On se réveille souvent, mais quelle chance de faire plein de rêves dans une même nuit :-)
Marcher lentement permet une meilleure acclimatation,  vous devriez pouvoir parler la plupart du chemin, ce qui signifie que vous n’êtes pas en résistance (dure) mais en endurance, ce qui vous permet de tenir plus longtemps.

A chacun son rythme, même si en groupe il est difficile de suivre le rythme des autres et bien suivez le votre (mais toujours moins rapide que le guide qui connaît le meilleur moyen pour vous faire parvenir au sommet). Par exemple, des personnes ne préfèrent pas s’arrêter et marcher plus lentement, d'un pas constant. D'autres, ne sont pas dérangées si elles s’arrêtent toutes les 10 minutes pour attendre ou regarder le paysage. Mettez vous à votre aise (tant que possible :-)) et trouver votre rythme car ce n'est pas une balade de quelques heures.
Dans mon cas, lorsque je commence à être en résistance et qu'il devient difficile de monter, je me fixe une cadence. Par exemple, je monte 30 ou 40 pas et je m’arrête et respire 10 fois. J'essaie de baisser la fréquence cardiaque que je sens monter (musculairement je n'ai pas de problème, mais si vous êtes en résistance vous constituez de l'acide lactique qui vous donnera probablement des courbatures).
Dans les plans que l'on peut trouver sur internet comme ici sur ce blog, il y a des indications de durée très variables. C'est normal, cela dépend de votre forme, des conditions météo (neige, vent, tempête, chaleur, froid), et aussi de votre charge sur le dos : partez-vous en autonomie totale sans mule, ni porteur, ni repas et tente pour vous accueillir ou tout est compris ? Donc, après coup, voir 20% de temps supplémentaires pour le même parcours de me semble pas détonnant.

Comme je suis une fille (et faible :-)), j'ai pris mule et porteur car mon but n’était pas d'avoir 18kg sur le dos tous les jours (pensez a l'eau à porter aussi). Je me fixais donc des durées plus courtes que le maximum mais ce n’était qu'à titre indicatif pour connaître mon heure de départ et d’arrivée supposée. On a toute la journée (sauf si les conditions météo ne le permettent pas), alors allez-y tranquille. De toute façon en arrivant vous allez trouver le temps long car l'acclimatation est la reine de la patience et de l'attente. Attendre que l'on aille bien, que la météo soit acceptable (pas comme cette semaine ou les vent de 60 a 80km/h ne permettent pas de monter - parfois c'est le froid qui empêche la montée-) et que les docs nous laissent monter et si en plus vous êtes en groupe, que le groupe soit prêt.

Dans mes trucs pour avoir le rythme pendant le trek :
- manger correctement au petit déjeuner (voir l'article au sujet de l'alimentation)
- Boire de l'eau et votre potion magique énergisante
- se servir des bâtons. C'est un accessoire utile quand on s'en sert correctement
- Ne pas trop manger le midi pour ne pas être lourd pendant l'effort
- Prendre une petite poignée de fruits secs régulièrement pour fournir des calories et du sucre à l'organisme
- Ne pas faire de grand enjambée en montée qui épuise plus que 2 petits pas
- Regarder devant soi quand on commence à fatiguer. On va tout simplement plus loin qu'avec la tête en bas
- ralentir en montée et essayer de toujours avoir les pulsations au même niveau
- S'arrêter quand on commence à être "trop" essoufflé ou quand le cœur accélère trop
- Etre correctement couvert, ni trop ni trop peu, sinon l'organise consomme plus d'énergie pour réguler la température
- Limiter le poids transporté (vêtements, chaussures, sac, accessoires, contenu du sac ...)


Sur l'acclimatation, je vous conseille ce très bon site du docteur Cauchy  http://www.ifremmont.com/documentation.php

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